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Réunion des ministres des Finances du G20 : tensions Etats-Unis/Chine et redistribution des cartes au FMI.

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Après une réunion peu fructueuse des ministres des Finances des pays du G7 le 10 octobre dernier, les ministres, du G20 cette fois ci, se sont vus en Corée du Sud pour parler changes et réforme du FMI.

Les discussions ont été difficiles et n’ont aboutit à aucune mesure concrète. La seule a avoir été avancée fut la proposition américaine de limiter le déséquilibre des comptes courants des Etats à 4% du PIB. Proposition qui cible, assez peu subtilement, la Chine et qui n’a pas suscité l’adhésion. Au contraire, ce sont les Etats-Unis qui furent plutôt ciblés par des critiques chinoises et allemandes au sujet de sa politique monétaire laxiste. En effet, le dollar étant la monnaie de référence et non-indexé sur l’or depuis 1971, les Etats-Unis peuvent littéralement « fabriquer » de la monnaie avec de l’encre et du papier pour financer leur dette. Et ce, sans contrainte, car leur dette est elle-même libellée en dollar : il suffit alors d’imprimer plus de billets pour la rembourser. Les autres Etats craignent donc ce que les Etats-Unis s’apprêtent à faire : injecter massivement des liquidités dans leur système économique, et ainsi, déprécier la valeur de leur monnaie et donc apprécier celle des autres. Or la Chine veut conserver sa compétitivité et sous-évalue sa monnaie pour continuer à décrocher ses 10% de croissance annuels.

Une position que déplore le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner : « Si le monde veut être en mesure de croître à un rythme soutenu et durable à l’avenir (…) nous devons travailler pour obtenir davantage d’équilibre dans la croissance mondiale alors que nous sortons de la crise ». Les Américains sont néanmoins satisfaits du communiqué final, qui entérine un accord des pays du G20 à « s’abstenir de toute dévaluation compétitive » de leur monnaie et à mettre en œuvre des politiques visant à réduire les déséquilibres excessifs de leur balances extérieures.

Séoul s’est déclarée satisfaite de l’issue des négociations et a, en plus, pu présider un événement majeur : 6% des quotas – c’est à dire des contributions qui déterminent la part des droits de vote au FMI- seront transférés aux pays émergents. L’Europe abandonne donc deux sièges sur 24 au conseil d’administration et la Chine va passer de la sixième à la troisième place en terme d’importance des votes, devant l’Allemagne, la France ou la Grande-Bretagne.

Les pays émergents prennent donc leur place dans le jeu décisionnel mondial, lentement mais sûrement. Reste à savoir si, pour plaire à la Chine et au reste du G20, les Etats-Unis sont prêts à sacrifier leur principal moteur de relance, celui qu’ils ont toujours employé jusqu’ici : l’inondation de leur marché monétaire intérieur ; et si la Chine est donc, en accord avec la décision du G20, prête à réduire l’excédent astronomique de sa balance commerciale : ce qui signifierait l’arrêt de son moteur de croissance alors qu’elle s’apprête à faire face à une tension intérieure colossale.

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